lundi 19 octobre 2009

Lorette Nobécourt, L’usure des jours (2009)

Morceaux choisis...

(3. Père)

 

"Nous sommes condamnés à tomber. La seule dignité qui nous soit accordée, afin de nous redresser, est celle d'oser voir. Voir et comprendre, ouvrir les yeux."

 

(10. Ecrire)

 

" je comprends si bien comment par lassitude ou épuisement, les uns après les autres abandonnent et se replient vers l'ordre de la mort. Je connais ce harassement et ce dégoût de la répétition qui vient sans cesse interroger la qualité de notre exigence et de notre dignité d'homme. Et pourtant ce sont ces intimes fatigues, ce dégoût et ces lassitudes qui nous conduisent progressivement vers la nudité nécessaire à partir de laquelle le vivant peut nous habiter."

 

(13. Alcool)

 

« Penser avec son corps, c’est l’une des grandes tâches de l’homme »

 

(14. Himalaya)

 

« J’apprends ici qu’il n’existe aucune réponse hors de soi. »

 

« Un homme qui croit être arrivé est un homme égaré. Toujours il faut recoudre les habits du voyage et repartire en soi-même. Ce n’est pas s’élever dont il s’agit mais s’enfoncer. La véritable ascension relève, en réalité, d’une descente dans les profondeurs. »

 

(16. Corps)

 

« Le corps sait tout, il est tellement honnête. »

 

(17. Littérature.)

 

Son verbe [l’écrivain] est passé par son corps. Il connaît ce qu’il avance. Il le connaît dans sa chair où se tient la mémoire de l’espèce. Il n’y a pas de littérature sans corps. »

 

(18. Solitude)

 

« J’éprouve depuis si longremps que nous sommes en exil de notre propre dignité d’homme, oeuvrant dans le jardin du diable comme sur des terres étrangères. »

 

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