mercredi 29 décembre 2010

Radio : Jankélévitch, l'irréversible et la nostalgie




Le journal des Nouveaux Chemins avec Bernard Andrieu, pour Le monde corporel(L'Âge d'Homme).


1ère diffusion : du 22 au 26 février 2010

Réalisation : Christine Robert et Mydia Portis-Guérin
Lecture des textes : Anne Brissier


Bernard Andrieu et Pierre-Michel Klein C. LUGAN©RADIO FRANCE

Invité(s) :Pierre-Michel Klein, philosophe, spécialiste de Jankélévitch.Bernard Andrieu, professeur à l'Université Henri Poincaré-Nancy.
Thème(s) : IdéesPhilosophie


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Radio : Schopenhauer (Les Nouveaux chemins de la connaissance)


jeudi 23 décembre 2010

Francis Wolff : Notre humanité

Les idées ne mènent pas le monde. Pourtant, les représentations que les hommes se font de leur humanité le font tourner dans un sens ou dans l’autre. À l’origine des grandes révolutions scientifiques, il y a une idée philosophique de l’homme : l’« animal rationnel » de l’Antiquité est lié à la naissance des sciences naturelles ; à l’âge classique, l’« âme étroitement unie à un corps » de la métaphysique cartésienne est indissociable de la physique mathématique ; le « sujet assujetti » du structuralisme était l’objet privilégié des sciences humaines triomphantes du siècle passé ; et le vivant défini par ses « capacités cognitives » marque la victoire actuelle des neurosciences. Chaque définition de l’homme charrie aussi son lot de croyances morales et d’idéologies politiques, d’autant plus puissantes qu’elles semblent soutenues par les certitudes scientifiques de leur époque. Derrière l’esclavagisme ou le racisme, à l’origine du totalitarisme ou des formes les plus subtiles de l’antihumanisme contemporain, se trouve une définition de notre humanité. C’est toujours au nom de ce qu’est l’homme ou de ce qu’il doit être que l’on prescrit ce qu’il faut faire et ne pas faire. L’idée d’humanité se situe à l’entrecroisement d’un rapport aux savoirs qu’elle permet de garantir et d’un rapport à des normes qu’elle permet de fonder. Elle est donc le lieu de toutes les confusions et l’enjeu de toutes les querelles de légitimité. Quelle idée de l’homme peut-elle encore être la nôtre aujourd’hui qu’on le décrète un « animal comme les autres » ? Que reste-t-il de notre humanité si elle ne peut plus se définir par sa place entre divinité et animalité ? L’« animal rationnel » n’a pas dit son dernier mot. Pas plus que l’humanisme, que l’on annonce pourtant « épuisé ».







  • Date de Parution : 20/10/2010
  • Collection : Histoire de la Pensée
  • Prix public TTC : 21,90 €
  • Code ISBN / EAN : 9782213651347 / hachette : 3602919
  • Format (153 x 235)
  • Nombre de pages : 396








De notre humanité. D'Aristote aux neurosciences, de Francis Wolff

Au fil d'un parcours ambitieux et dramatisé, le philosophe met au jour les visions de l'homme qui ont rythmé l'histoire de la pensée.

01_Quatre grandes figures


« Qu'est-ce que l'homme ? » Si la question est vertigineuse, les réponses ne sont pas infinies. Francis Wolff en identifie quatre, nommées« figures » : celle de l'homme antique, ou « animal rationnel », forgée par Aristote et qui a perduré 2 000 ans. Celle de l'homme classique, « substance pensante unie à un corps », que Descartes élabore au XVIIe siècle. Celle de l'homme structural, ou « sujet assujetti, illusionné, déterminé » des sciences humaines, dont l'histoire débute au XIXe siècle et atteint son point culminant avec Les Mots et les Choses (1966) de Michel Foucault. Celle, enfin, de « l'homme neuronal », selon l'expression empruntée au livre éponyme (1983) du neurobiologiste Jean-Pierre Changeux, c'est-à-dire l'homme renaturalisé, l'homme « animal comme les autres » des sciences naturelles, en passe de devenir le modèle explicatif dominant de notre humanité.



02_Attraits et dangers


Pourquoi avoir choisi ces quatre figures ? Parce qu'elles suffisent à rendre compte de ce que notre humanité a créé de meilleur, mais aussi de ce qu'elle a fait de pire. Si « l'animal rationnel » d'Aristote a servi à fonder les sciences naturelles de l'Antiquité (zoologie et cosmologie), il a aussi permis de rationaliser la domination des Grecs sur les barbares, puis la colonisation des Européens sur le monde. En faisant de l'être humain une « substance pensante », un cogito, Descartes a certes rendu possible la science moderne (mathématique et mécanique), mais il a aussi transformé l'homme en un être incapable de traiter la nature et les animaux avec dignité, ceux-ci étant privés de pensée, donc de valeur. Et « l'homme structural » des sciences humaines, en mettant au jour les structures aveugles qui asservissent l'humanité (l'économie, la société, l'inconscient, le langage, etc.), n'est-il pas celui au nom duquel les régimes totalitaires ont justifié leur entreprise de domination, en affirmant ne vouloir au fond que son émancipation et son bonheur ? Quant à « l'homme neuronal », aussi ambitieux que puisse être son projet d'expliquer toutes les pensées et actions humaines par le seul fonctionnement du cerveau, il laisse ouverte la possibilité d'assimiler l'homme à une machine ou à une bête.



03_Un homme universel ?


Peut-on finalement décrire l'homme à l'aide de valeurs universelles échappant aux polémiques pro- ou antihumanistes ? Oui, répond l'auteur, à condition de le définir comme l'être doué du langage. Au terme de ce périple, c'est donc la figure d'Aristote qui a la préférence de Wolff : l'humanité est « la communauté de tous ceux qui peuvent se parler et qui sont égaux en tant que parlants ».



Jonathan Chauveau

Francis Wolff / De notre humanité. D'Aristote aux neurosciences / Fayard / 396 p. / 21,90 €


mercredi 15 décembre 2010

Les grands dossiers de Sciences Humaines : Freud, droit d'inventaire

FREUD, DROIT D'INVENTAIRE