LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
| 18.11.10 | 11h38 • Mis à jour le 18.11.10 | 17h06
Chaque année, le faible niveau d'un grand nombre de copies de philosophie au baccalauréat repose la même question : la France peut-elle continuer à ne faire une place à cette discipline qu'en dernière année de lycée ou doit-elle s'aligner sur l'Italie qui l'aborde bien plus tôt ? A l'occasion de la Journée mondiale de la philosophie, jeudi 18 novembre, le ministre de l'éducation, Luc Chatel, devait proposer différentes expérimentations d'introduction de cette matière – au compte-gouttes, il est vrai –, en classe de 2de et de 1re, à la rentrée 2011.
En classe de 2de, il s'agirait de demander à des enseignants de philosophie – volontaires – de profiter des heures d'enseignement civique, juridique et social (ECJS : une demi-heure par semaine) ou d'accompagnement personnalisé (deux heures par semaine), voire des enseignements facultatifs dits d'"exploration", pour initier les adolescents au débat philosophique.
En 1re littéraire, professeurs et élèves volontaires pourraient expérimenter plus largement la maïeutique en ajoutant deux heures de philosophie à leurs quatre heures de cours de lettres. Un moyen de dédramatiser l'entrée dans cette discipline en terminale alors que, dans cette série, elle est dotée d'un fort coefficient au baccalauréat. Littéraires ou non, tous les élèves de 1re des établissements expérimentateurs pourraient philosopher pendant l'ECJS.
"Une bonne occasion d'aborder des notions comme l'organisation de l'Etat ou la démocratie autrement que par la seule entrée de leurs rouages", indique-t-on dans l'entourage de Luc Chatel. Le ministre devait aussi proposer "des interventions de professeurs de philosophie dans le champ disciplinaire d'autres enseignants; des débats sur la bioéthique, en sciences, par exemple". Pour savoir si expérimentation rime avec généralisation, il faudra attendre 2012.
Marc DupuisArticle paru dans l'édition du 19.11.10
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